L'arthrose, une affection articulaire dégénérative, touche environ 10 millions de Français, et ce nombre croît de près de 2% par an, avec le vieillissement de la population. Elle représente une cause majeure d'absentéisme au travail, impactant significativement la vie professionnelle et financière des personnes concernées. Les douleurs chroniques, les raideurs matinales, et la diminution de la mobilité articulaire rendent souvent difficile, voire impossible, l'exercice de certaines professions, nécessitant parfois un arrêt de travail.
L'arthrose est une pathologie articulaire caractérisée par la destruction progressive du cartilage, le tissu protecteur qui recouvre les extrémités des os dans une articulation. Les articulations les plus fréquemment touchées sont le genou (gonarthrose), la hanche (coxarthrose), les mains, la colonne vertébrale (spondylose) et les pieds. Cette dégradation du cartilage entraîne des douleurs, des raideurs, une inflammation, et une limitation des mouvements, affectant directement la qualité de vie et la capacité à travailler. La prise en charge implique souvent des traitements médicaux, de la rééducation, et, dans certains cas, un arrêt de travail.
Comprendre l'arrêt de travail pour arthrose : les fondamentaux
Un arrêt de travail pour arthrose peut être prescrit lorsque la douleur et la limitation fonctionnelle liées à cette pathologie impactent significativement la capacité d'une personne à exercer son activité professionnelle. L'arrêt de travail, prescrit par un médecin, vise à permettre au patient de se reposer, de suivre des traitements adaptés (médicaments, kinésithérapie, infiltrations), et d'améliorer sa condition physique pour une éventuelle reprise du travail. Il est crucial de comprendre les conditions de prescription, la durée potentielle, les différents types d'arrêt existants, et les démarches à entreprendre auprès de la Sécurité Sociale et des assurances.
Conditions de prescription d'un arrêt de travail
La prescription d'un arrêt de travail pour arthrose repose sur une évaluation médicale approfondie réalisée par un médecin traitant ou un rhumatologue. Le praticien évalue l'intensité de la douleur ressentie par le patient sur une échelle visuelle analogique (EVA), le degré de limitation fonctionnelle des articulations atteintes (mesurée par des tests de mobilité), et l'impact de ces symptômes sur l'activité professionnelle. Une profession nécessitant des mouvements répétitifs, le port de charges lourdes (plus de 10 kg régulièrement), ou des postures contraignantes (travail à genoux, piétinement) peut être difficilement compatible avec une arthrose symptomatique. L'incapacité à effectuer les tâches essentielles de son travail justifie souvent la prescription d'un arrêt de travail.
L'évaluation médicale peut comprendre un examen clinique complet, la réalisation d'examens d'imagerie médicale tels que des radiographies (pour évaluer l'atteinte cartilagineuse), une IRM (pour visualiser les tissus mous et les éventuelles lésions associées), et éventuellement des analyses biologiques (pour éliminer d'autres causes de douleurs articulaires). Ces examens permettent de confirmer le diagnostic d'arthrose, d'évaluer sa sévérité (grade de Kellgren-Lawrence) et d'identifier d'éventuelles complications (épanchement articulaire, inflammation). Sur la base de cette évaluation, le médecin détermine si un arrêt de travail est nécessaire et en fixe la durée initiale, généralement de quelques jours à quelques semaines.
Durée de l'arrêt de travail
La durée d'un arrêt de travail pour arthrose est très variable et dépend de nombreux facteurs. La sévérité de l'arthrose, la profession exercée, l'ancienneté dans le poste, l'efficacité des traitements mis en place (médicaments, kinésithérapie, orthèses), et la réponse individuelle du patient à ces traitements sont autant d'éléments à prendre en compte. Dans certains cas, un arrêt de quelques jours (3 à 7 jours) ou semaines peut suffire pour soulager la douleur grâce au repos et aux antalgiques, et permettre une reprise du travail allégée. Dans d'autres cas, un arrêt de longue durée peut être nécessaire, notamment en cas d'arthrose sévère (grade 4), de complications, ou de profession particulièrement sollicitante pour les articulations.
Il est important de distinguer un arrêt de travail court, généralement inférieur à trois mois, d'un arrêt de travail de longue durée, qui peut se prolonger sur plusieurs mois voire années. Dans le cas d'un arrêt de longue durée, une évaluation régulière de l'état de santé du patient est indispensable pour adapter le traitement, envisager une éventuelle reprise du travail (même partielle), et prévenir la désinsertion professionnelle. Le médecin joue un rôle central dans la détermination de la durée de l'arrêt et assure un suivi régulier du patient, en collaboration avec le médecin du travail.
Les types d'arrêt de travail
Il existe différents types d'arrêt de travail, chacun ayant ses propres caractéristiques et implications en termes de couverture sociale, d'indemnisation, et de maintien de salaire. Il est essentiel de bien connaître ces différents types pour comprendre ses droits et obligations pendant la période d'arrêt, et optimiser sa prise en charge financière. On distingue principalement l'arrêt de travail simple, l'arrêt de travail en accident du travail/maladie professionnelle, et le mi-temps thérapeutique (ou reprise à temps partiel thérapeutique).
- **Arrêt de travail simple (arrêt maladie) :** Il est prescrit par le médecin traitant en cas de maladie non liée à l'activité professionnelle. Pendant cet arrêt, le salarié perçoit des indemnités journalières de la Sécurité Sociale (IJSS) sous certaines conditions d'affiliation et de cotisations. Un délai de carence de 3 jours est généralement appliqué, sauf dispositions conventionnelles plus favorables.
- **Arrêt de travail en Accident du Travail (AT) / Maladie Professionnelle (MP) :** L'arthrose peut être reconnue comme maladie professionnelle si elle est directement liée à l'activité professionnelle du salarié, par exemple en cas d'exposition répétée à des facteurs de risque tels que des mouvements répétitifs (plus de 30 mouvements par minute pendant plus de 4 heures par jour), le port de charges lourdes (plus de 15 kg régulièrement), des vibrations, ou des postures contraignantes. La reconnaissance en AT/MP permet une prise en charge spécifique (pas de délai de carence) et une indemnisation potentiellement plus avantageuse (IJSS plus élevées). Il est essentiel de se renseigner auprès de la CPAM et de la médecine du travail pour initier la démarche de reconnaissance, en fournissant des preuves du lien entre l'arthrose et l'activité professionnelle.
- **Mi-temps thérapeutique (reprise à temps partiel thérapeutique) :** Il s'agit d'une reprise progressive du travail à temps partiel, prescrite par le médecin traitant et validée par le médecin conseil de la Sécurité Sociale. Le mi-temps thérapeutique permet au salarié de reprendre son activité progressivement (par exemple, à 50% ou 80% du temps normal) tout en continuant à percevoir des indemnités journalières, réduites en proportion du temps travaillé. Il facilite la transition entre l'arrêt complet et la reprise à temps plein, favorise le maintien du lien avec l'entreprise, et permet une adaptation progressive du poste de travail.
- Pour une arthrose reconnue en maladie professionnelle, le taux d'incapacité permanente partielle (IPP) peut donner droit à une rente.
- Le taux d'IPP est déterminé par la CPAM en fonction des barèmes en vigueur.
- Le mi-temps thérapeutique nécessite l'accord du médecin traitant, du médecin conseil et de l'employeur.
Les démarches administratives et les droits pendant l'arrêt de travail
Lorsqu'un arrêt de travail est prescrit pour arthrose, il est essentiel de respecter certaines démarches administratives pour bénéficier des droits et prestations auxquels vous pouvez prétendre, notamment les indemnités journalières, le maintien de salaire, et les éventuelles aides complémentaires. Ces démarches comprennent la notification de l'arrêt de travail, la gestion des indemnités journalières de la Sécurité Sociale (IJSS), la vérification des conditions de maintien de salaire par l'employeur (en fonction de la convention collective), et la connaissance des autres droits potentiels tels que la pension d'invalidité ou l'Allocation Adulte Handicapé.
Notification de l'arrêt de travail
Après avoir obtenu un arrêt de travail auprès de votre médecin, vous devez impérativement le notifier à la Caisse Primaire d'Assurance Maladie (CPAM) et à votre employeur dans les délais légaux. Le non-respect de ces délais peut entraîner une suspension du versement des indemnités journalières, voire une perte de vos droits. Il est donc primordial d'agir rapidement, de vérifier les délais de transmission, et de conserver une copie de tous les documents envoyés, en cas de litige.
- Le délai de transmission de l'arrêt de travail à la CPAM est de 48 heures à compter de la date de prescription, sous peine de sanctions financières.
- Le délai de transmission à l'employeur est également de 48 heures, afin de lui permettre d'organiser votre remplacement.
- La transmission peut se faire en ligne via le site Ameli.fr (si vous avez un compte) ou par courrier postal.
- En cas de transmission par courrier, il est recommandé d'envoyer l'arrêt de travail en lettre recommandée avec accusé de réception, pour avoir une preuve de l'envoi et de la réception.
Indemnités journalières de la sécurité sociale (IJSS)
Pendant votre arrêt de travail, vous pouvez percevoir des indemnités journalières de la Sécurité Sociale (IJSS) si vous remplissez certaines conditions d'affiliation, de cotisations, et de durée d'activité. Le montant des IJSS est calculé sur la base de votre salaire journalier de référence et est soumis à un délai de carence de 3 jours, sauf exceptions (maladie professionnelle, convention collective plus favorable). La durée maximale de versement des IJSS dépend de votre ancienneté et de la nature de votre arrêt de travail (maladie, accident du travail, affection de longue durée).
Pour être éligible aux IJSS, vous devez justifier d'un certain nombre d'heures travaillées ou de cotisations versées au cours des périodes précédant l'arrêt de travail. Par exemple, pour un arrêt de travail de moins de 6 mois, vous devez justifier d'au moins 150 heures de travail salarié ou assimilé au cours des 3 mois civils précédant l'arrêt, ou avoir cotisé sur un salaire au moins égal à 1015 fois le montant du SMIC horaire au cours des 6 mois civils précédant l'arrêt. Le SMIC horaire brut est de 11,65 € en 2024.
Le montant des IJSS est égal à 50% du salaire journalier de référence, calculé sur la base des salaires des 3 derniers mois précédant l'arrêt, dans la limite du plafond de la Sécurité Sociale (3 666 € par mois en 2024). Les IJSS sont versées tous les 14 jours en moyenne, par virement bancaire. La durée maximale de versement des IJSS est de 360 jours sur une période de 3 ans, sauf en cas d'affection de longue durée (ALD), où elle peut être prolongée jusqu'à 3 ans.
Maintien de salaire par l'employeur
Dans certains cas, votre employeur peut être tenu de maintenir votre salaire pendant votre arrêt de travail, en complément des IJSS versées par la Sécurité Sociale. Les conditions de ce maintien de salaire sont prévues par la loi (Code du travail, article L1226-1), les conventions collectives de branche, ou les accords d'entreprise. Il est donc important de vérifier les dispositions applicables à votre situation, en consultant votre convention collective ou en contactant votre service des ressources humaines. Généralement, le maintien de salaire est soumis à une condition d'ancienneté (au moins un an dans l'entreprise) et peut être réduit par un délai de carence (souvent de quelques jours).
La loi prévoit que l'employeur est tenu de verser un complément de salaire aux IJSS de la Sécurité Sociale, à condition que le salarié justifie d'au moins un an d'ancienneté dans l'entreprise. Ce complément de salaire permet de maintenir le salaire du salarié à un certain niveau pendant une durée limitée, généralement de 30 à 90 jours, en fonction de l'ancienneté. Le niveau de maintien de salaire varie en fonction des conventions collectives, mais il est souvent de 90% du salaire brut pendant les premiers jours, puis de 66,66% ensuite.
Autres droits possibles
En fonction de votre situation personnelle, de la sévérité de votre arthrose, de votre capacité résiduelle de travail, et de vos ressources financières, vous pouvez également prétendre à d'autres droits et prestations, tels que la pension d'invalidité, l'Allocation Adulte Handicapé (AAH), les Prestations de Compensation du Handicap (PCH), ou l'orientation vers une formation professionnelle. Il est important de vous renseigner auprès des organismes compétents (CPAM, MDPH, Pôle Emploi) pour connaître les conditions d'éligibilité, les démarches à suivre, et les aides disponibles.
- **Pension d'invalidité :** Elle peut être attribuée si l'arthrose entraîne une incapacité permanente de travailler, médicalement constatée, et réduisant d'au moins deux tiers votre capacité de travail. Le montant de la pension dépend du degré d'invalidité (catégories 1, 2 ou 3) et des revenus antérieurs. La demande doit être effectuée auprès de la CPAM, en fournissant un dossier médical complet.
- **Allocation Adulte Handicapé (AAH) :** Elle peut être versée si l'arthrose est reconnue comme un handicap par la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH), et que vous remplissez les conditions de ressources et de résidence. L'AAH est une allocation différentielle qui garantit un revenu minimum (environ 971 € par mois en 2024).
- **Prestations de Compensation du Handicap (PCH) :** Elles peuvent financer des aides techniques (fauteuil roulant, orthèses), des aménagements du logement ou du véhicule (rampes d'accès, adaptation du poste de conduite), ou des aides humaines (aide à domicile) pour compenser les limitations liées à l'arthrose. La demande doit être effectuée auprès de la MDPH, en justifiant des besoins de compensation.
L'assurance et l'arthrose : identifier les couvertures et les démarches
En cas d'arrêt de travail lié à l'arthrose, il est essentiel de connaître les différentes assurances qui peuvent vous couvrir et de savoir comment effectuer les démarches nécessaires pour bénéficier de leurs prestations, en complément des indemnités versées par la Sécurité Sociale. Il est important de distinguer l'assurance maladie complémentaire (mutuelle), l'assurance prévoyance (individuelle ou collective), et, dans certains cas, l'assurance perte d'emploi (si l'arrêt de travail conduit à un licenciement).
Les différents types d'assurance à considérer
Chaque type d'assurance a ses propres spécificités, ses conditions de souscription, ses délais de carence, ses niveaux de garantie, et ses modalités de prise en charge. Il est donc important de bien lire vos contrats d'assurance, de comparer les offres, et de contacter vos assureurs pour connaître les modalités de prise en charge en cas d'arrêt de travail pour arthrose, et les documents à fournir.
Assurance maladie complémentaire (mutuelle)
L'assurance maladie complémentaire, ou mutuelle, a pour objectif de compléter les remboursements de la Sécurité Sociale pour les frais de santé non pris en charge intégralement (consultations de spécialistes, médicaments non remboursables, optique, dentaire, hospitalisation). En cas d'arrêt de travail, la mutuelle peut également verser des indemnités complémentaires aux IJSS de la Sécurité Sociale pour compenser la perte de salaire, sous certaines conditions (ancienneté, niveau de garantie souscrit, délai de carence). Le montant et la durée de ces indemnités complémentaires varient en fonction des garanties souscrites, allant souvent de quelques jours à plusieurs mois.
Il est essentiel de bien lire votre contrat de mutuelle pour connaître les conditions de prise en charge des arrêts de travail, les délais de carence, les exclusions de garantie, et les modalités de déclaration. Certaines mutuelles peuvent exiger un délai de carence (jusqu'à 3 mois) avant de verser les indemnités complémentaires, ou limiter la durée du versement (par exemple, 90 jours par an). Il est également important de vérifier si votre mutuelle prend en charge les dépassements d'honoraires des médecins spécialistes, tels que les rhumatologues, et les éventuels frais de kinésithérapie.
Assurance prévoyance
L'assurance prévoyance a pour objectif de vous protéger contre les conséquences financières des aléas de la vie, tels que l'incapacité de travail (temporaire ou permanente), l'invalidité, ou le décès. En cas d'arrêt de travail de longue durée lié à l'arthrose, l'assurance prévoyance peut verser des indemnités complémentaires aux IJSS et au maintien de salaire pour compenser la perte de revenus, souvent à partir du 91ème jour d'arrêt. Elle peut également verser un capital en cas d'invalidité ou de décès, pour protéger votre famille.
Il existe deux types d'assurance prévoyance : les contrats individuels, que vous souscrivez à titre personnel auprès d'une compagnie d'assurance, et les contrats collectifs, souscrits par votre employeur au bénéfice de ses salariés. Les garanties offertes par les contrats collectifs sont souvent plus avantageuses que celles des contrats individuels, car elles sont négociées collectivement. Il est donc important de vérifier si vous bénéficiez d'un contrat de prévoyance collective dans votre entreprise, et de connaître les garanties offertes.
Il est primordial de déclarer votre arrêt de travail à votre assurance prévoyance dans les délais impartis, généralement dans les 30 jours suivant le début de l'arrêt, en fournissant les justificatifs demandés (arrêt de travail, justificatif de salaire, relevé d'IJSS). Le non-respect de ces délais peut entraîner une déchéance de garantie, et une perte de vos droits aux prestations.
Démarches auprès de l'assureur
Pour bénéficier des prestations de votre assurance en cas d'arrêt de travail, vous devez effectuer certaines démarches auprès de votre assureur, en respectant les délais et en fournissant les justificatifs demandés. Ces démarches comprennent la déclaration de l'arrêt de travail, la fourniture des documents justificatifs, le suivi de votre dossier, et la contestation éventuelle d'une décision défavorable.
- **Déclaration de l'arrêt de travail :** Vous devez informer votre assureur de votre arrêt de travail par lettre recommandée avec accusé de réception ou via le formulaire en ligne disponible sur son site internet, dans les délais prévus par votre contrat.
- **Documents à fournir :** Vous devez fournir à votre assureur les documents suivants, selon les exigences de votre contrat : copie de votre arrêt de travail, justificatif de salaire des 3 derniers mois, relevé d'indemnités journalières de la Sécurité Sociale, copie de votre contrat d'assurance, questionnaire médical complété par votre médecin.
- **Suivi du dossier :** Il est conseillé de conserver une copie de tous les documents envoyés à votre assureur, de le relancer régulièrement par téléphone ou par email pour suivre l'avancement de votre dossier, et de conserver une trace de vos échanges.
En cas de refus de prise en charge de votre arrêt de travail par votre assureur, vous pouvez contester cette décision par lettre recommandée avec accusé de réception, en exposant les motifs de votre contestation, et en fournissant des éléments complémentaires. Si votre assureur maintient son refus, vous pouvez saisir un médiateur des assurances, ou engager une action en justice devant le tribunal compétent.
- Le médiateur des assurances est un organisme indépendant qui peut vous aider à résoudre un litige avec votre assureur.
- La saisine du médiateur est gratuite.
- L'action en justice doit être engagée dans un délai de deux ans à compter du fait générateur du litige.
Reprise du travail et adaptation du poste
La reprise du travail après un arrêt lié à l'arthrose nécessite une préparation minutieuse, une évaluation de votre capacité de travail, et une collaboration étroite entre le salarié, le médecin du travail, l'employeur, et les éventuels organismes de maintien dans l'emploi. Il est important d'anticiper les difficultés potentielles, de mettre en place des aménagements de poste adaptés, et de bénéficier d'un accompagnement personnalisé pour favoriser une reprise durable et prévenir la rechute.
Préparer la reprise
La préparation de la reprise du travail commence par un dialogue ouvert et transparent avec le médecin du travail et l'employeur, plusieurs semaines avant la date de reprise envisagée. Le médecin du travail évalue l'aptitude du salarié à reprendre son poste, en tenant compte de son état de santé, de ses limitations fonctionnelles, et des exigences du poste. Il peut préconiser des aménagements de poste, une reprise à temps partiel, une formation professionnelle, ou un reclassement professionnel, si nécessaire. L'employeur doit tenir compte des recommandations du médecin du travail et mettre en place les mesures nécessaires pour faciliter la reprise du travail, dans le respect de ses obligations légales.
Il est également important d'anticiper les difficultés potentielles liées à la reprise du travail, telles que la fatigue, la douleur, la difficulté à effectuer certaines tâches, ou l'appréhension de retourner au travail. Il peut être utile de reprendre progressivement le travail, par exemple en commençant par un mi-temps thérapeutique, ou en effectuant des tâches moins sollicitantes au début. Il est crucial d'adapter votre rythme et de ne pas hésiter à solliciter l'aide de vos collègues ou de votre employeur.
- Un mi-temps thérapeutique peut être prescrit pour une durée maximale de un an.
- La visite de pré-reprise avec le médecin du travail est fortement conseillée.
- Le médecin du travail peut demander des examens complémentaires pour évaluer votre aptitude.
Aménagement du poste de travail
L'aménagement du poste de travail est essentiel pour permettre au salarié atteint d'arthrose de reprendre son activité dans des conditions optimales, en réduisant les contraintes physiques, en améliorant l'ergonomie, et en favorisant l'autonomie. Les aménagements peuvent concerner l'ergonomie du poste (hauteur du bureau, type de chaise, éclairage), l'utilisation d'outils adaptés (clavier et souris ergonomiques, logiciels de reconnaissance vocale), la réduction du temps de travail (temps partiel), ou la modification des tâches (affectation à des tâches moins pénibles).
Par exemple, si le salarié travaille sur un ordinateur, il peut être nécessaire d'adapter la hauteur du bureau et de la chaise, d'utiliser un clavier et une souris ergonomiques, d'installer un repose-pieds, et d'utiliser un logiciel de reconnaissance vocale pour limiter les sollicitations des mains. Si le salarié effectue des tâches manuelles, il peut être nécessaire de lui fournir des outils adaptés (pinces, ciseaux ergonomiques), de limiter le port de charges lourdes, de lui confier des tâches moins pénibles, ou d'organiser des pauses régulières. L'objectif est de réduire les contraintes articulaires et musculaires.
Des aides financières peuvent être accordées par l'AGEFIPH (Association de Gestion du Fonds pour l'Insertion Professionnelle des Personnes Handicapées) ou le FIPHFP (Fonds pour l'Insertion des Personnes Handicapées dans la Fonction Publique) pour financer les aménagements de poste, à condition que le salarié soit reconnu travailleur handicapé, et que les aménagements soient prescrits par le médecin du travail.
- Le coût moyen d'un aménagement de poste est d'environ 2000 €.
- L'AGEFIPH peut prendre en charge jusqu'à 80% du coût de l'aménagement.
- Le FIPHFP peut prendre en charge jusqu'à 100% du coût de l'aménagement.
Témoignages et conseils pratiques
Pour vous aider à mieux appréhender les démarches liées à l'arthrose et à l'arrêt de travail, voici quelques témoignages et conseils pratiques de personnes ayant vécu des situations similaires :
"J'ai souffert d'arthrose au genou pendant plusieurs années, ce qui m'a obligé à prendre plusieurs arrêts de travail. Après plusieurs arrêts de travail, des séances de rééducation, et des infiltrations de corticoïdes, j'ai finalement pu reprendre mon travail à temps partiel grâce à un mi-temps thérapeutique. Cela m'a permis de me réhabituer progressivement à mon environnement professionnel, de mieux gérer ma douleur, et de maintenir mon emploi." - Sophie, 45 ans, caissière.
"N'hésitez pas à vous faire accompagner par des professionnels de santé (médecin traitant, rhumatologue, kinésithérapeute, médecin du travail) et à contacter les associations de patients (Association Française de Lutte Anti-Rhumatismale, par exemple). Ils peuvent vous apporter un soutien précieux, vous informer sur vos droits, vous aider à faire valoir vos droits, et vous orienter vers les aides disponibles." - Marc, 52 ans, chauffeur-livreur.
Pour vous faciliter les démarches, voici une check-list récapitulative des étapes à suivre, en cas d'arrêt de travail pour arthrose :
- Consultez votre médecin traitant ou un rhumatologue pour obtenir un diagnostic précis, un bilan de votre état de santé, et un plan de traitement adapté (médicaments, kinésithérapie, orthèses).
- Déclarez votre arrêt de travail à la CPAM et à votre employeur dans les délais impartis (48 heures), en fournissant les justificatifs demandés.
- Vérifiez les conditions de maintien de salaire prévues par votre convention collective ou votre contrat de travail, et contactez votre service des ressources humaines pour connaître vos droits.
- Contactez votre mutuelle et votre assurance prévoyance pour connaître les modalités de prise en charge de votre arrêt de travail, les garanties offertes, et les démarches à effectuer.
- Préparez votre reprise du travail en concertation avec le médecin du travail et votre employeur, en anticipant les difficultés potentielles et en mettant en place des aménagements de poste adaptés.
Voici quelques données chiffrées concernant l'arthrose et l'arrêt de travail :
- L'arthrose est responsable de 15 à 20% des arrêts de travail de longue durée.
- Le coût annuel des arrêts de travail liés à l'arthrose est estimé à plusieurs milliards d'euros.
- Environ 30% des personnes atteintes d'arthrose sévère sont obligées de cesser leur activité professionnelle.
Voici quelques ressources utiles pour vous informer et vous accompagner, en cas d'arthrose et d'arrêt de travail :
- Site de l'Assurance Maladie (Ameli) : https://www.ameli.fr/
- Site de la MDPH : https://www.mdph.fr/
- Site de l'AGEFIPH : https://www.agefiph.fr/
N'oubliez pas que vous n'êtes pas seul(e) face à l'arthrose. Informez-vous sur vos droits, faites-vous accompagner par des professionnels compétents, et faites valoir vos droits auprès des organismes concernés.